Un loup a été aperçu pour la première fois en Belgique

Je réagis sur l'article.

J'ai fait un camp scout à Gedine y'a 10 ans et je me souviens parfaitement qu'à l'époque on parlait déjà d'un loup dans la région. Pareil pour le lynx, un garde chasse avec qui nous avions passé une aprem' nous avait dit avoire retrouvé un corps de chevreuil ou de biche (je sais plus) avec des traces de crocs identifiés comme ceux d'un lynx. Et surtout, et tout simplement, on en avait aperçu dans les forets d'Ardenne.

nanoune a écrit:cette année il y a eu une plaquette pour prevenir les randonneur des necessité et des "danger" des chiens de troupeaux
il etait indiqué comment agir face a un tel chien (attacher son chien, garder une distance, "tenir" les enfants )

c'est pas encore suffisant et visiblement peu de gens l'ont eu en mains mais je pense que c'est deja une certaine volonte de faire admettre ces chiens par le grand public

Il faudrait mobiliser les chaînes TV pour demander une rediffusion de Belle et Sébastien et les suites pour réhabiliter les patous tout en montrant que ce ne sont pas de "gentils chiens-chiens à sa mémère" ! Je suis sérieuse, il suffit souvent d'un feuilleton ou d'un film pour populariser une race -ou le contraire ! (Malheureusement ces feuilletons ont mal vieilli.)

Ce n'est une mauvaise nouvelle pour personne, si tu penses aux éleveurs, moi je dis : "il n'ont qu'à prendre des chiens de garde", les loups ont peur de ces chiens et ont peur de l'homme aussi, contrairement à ce que certains voudraient bien faire croire.

hellcat64 a écrit:
http://actualite.fr.be.msn.com/actualitebelge/un-loup-a-%C3%A9t%C3%A9-aper%C3%A7u-pour-la-premi%C3%A8re-fois-en-110-ans-en-belgique?utm_source=twitterfeed&utm_medium=twitter

J'avais pas vu ton message, c'est super ! Mais bon ce n'est qu'un individu, il faudra énormément de temps pour que l'espèce s'installe. Mais ça augure du bon, l'espèce se développe, ça fait plaisir ! La nature reprend un peu ses droits, contraint depuis trop longtemps par l'homme qui décide d'un peu trop de choses à mon gout !

Lorsqu'il y avait encore des populations de loup dans les montagnes françaises, ces dernières étaient des régions agricoles actives. Les zones occupées par l'Homme étaient très entretenues, pas de forêt alors mais de grandes prairies, et des cultures le long des cours d'eau. Les bêtes étaient toujours accompagnées d'un, voire plusieurs bergers et de chiens de protection. On déplaçait régulièrement les troupeaux selon des parcours connus des éleveurs, et les troupeaux tondaient là où ils passaient, consommant les jeunes arbres et évitant que la forêt se re-développe sur les estives et les herbages. Les loups, par ailleurs plus hésitants à attaquer les moutons à cause de la surveillance constante par berger et chiens bien entraînés, étaient aussi repérables de loin dans ces étendues herbeuses.

Avec la déprise agricole, l'exode rural qui a vidé nos montagnes, les herbages ont été abandonnés en grande partie. La forêt a repris rapidement du terrain. Les quelques éleveurs qui restent ou sont revenus sur ces terres souffrent beaucoup de la concurrence des gros élevages de plaine : leurs territoires sont plus difficiles, les bêtes plus souvent malades ou perdues, il faudrait produire plus, mais cela coûte trop cher en soins et fourrage, alors on produit moins, mais des viandes labellisées, pour être un peu rentable. Ces éleveurs pratiquent leur métier par passion, mais ils sont souvent seuls pour s'occuper de troupeaux de plusieurs centaines de têtes, et vieillissants pour une partie. Les chiens de troupeau.... Ils s'en équipent, mais il faut reprendre l'habitude de travailler avec des chiens, savoir reconnaître un bon chien d'un chien mal élevé qui s'avèrera dangereux pour les brebis, car aussi peureux qu'elles et inefficace au travail, ils sèment la panique dans le troupeau.

Le temps et les moyens manquent à ces éleveurs, et les moeurs ont changées aussi, donc les bêtes ne sont plus accompagnées et les législations nouvelles empêchent les troupeaux de circuler selon les anciens parcours, pour des questions de foncier. Défricher la broussaille sans main d'oeuvre : c'est impossible, elle repousse trop vite, ils sont trop peu nombreux, trop occupés avec leurs brebis. Les loups peuvent à loisir circuler d'une vallée à l'autre sans être vus, s'approcher des troupeaux bien moins et moins bien défendus en rampant dans les fourrés d'arbustes qui précèdent la recolonisation par la forêt.

Les bergers des montagnes sont déjà en grosse difficulté financière actuellement, peinent à être rentables, souffrent de la concurrence, se battent pour produire une viande de qualité, pour créer leur label, pour être reconnus, et on vient encore leur coller des loups, qui sont certes comme des coqs en pâte dans ces conditions....

Avant de réintroduire le loup ou l'ours, il faudrait restaurer les habitats et faire en sorte qu'ils redeviennent compatibles avec une bonne cohabitation de l'animal avec l'Homme. ce technicien écologue travaillant dans les Pyrénées qui nous a très bien expliqué tout ça a eu cette phrase : "réintroduire des espèces, c'est la cerise sur le gâteau de la restauration écologique. Nous ce qu'on fait en ce moment, c'est s'accorder une cerise sur un gâteau pourri".

+ 1 c'est parler d'or ........